On a souvent tendance à croire que le chat domestique comme les grands félins (lions, tigres...) a tendance à faire de gros repas irrégulièrement. Pourtant un chat domestique doit consommer environ 12 souris et donc faire 12 repas pour satisfaire ses besoins alimentaires quotidiens. Lorsqu'on donne à des chats des aliments commerciaux en libre service, ceux-ci ont tendance à faire 10 à 20 repas répartis de manière égale entre le jour et la nuit. Les repas sont légèrement plus importants chaque fois que la nourriture est renouvelée. Lorsque la distribution d'aliment est limitée dans le temps, les chats s'adaptent rapidement et consomment de plus gros repas.

Un chat arrêtera de manger pour tuer un rat. Son comportement de prédateur prend donc le dessus sur son comportement alimentaire.

En règle générale, les chats aiment la variété des goûts. En situation de stress par contre, ils ont tendance à refuser la nouveauté. Il faut en tenir compte chaque fois que l'on place un chat en situation de stress (par exemple l'arrivée d'un nouveau chat, mise en pension ou un changement de logement). Un changement brutal d'alimentation peut néanmoins constituer un stress et doit être progressif.

Les chats préfèrent manger dans un endroit calme et propre. Le bol doit être éloigné de la litière. Si dans un élevage, les animaux ne sont pas logés de façon individuelle, il est préférable de distribuer l'aliment dans plusieurs bols afin d'éviter les conflits de hiérarchie.

Les facteurs d'appétence chez les chats sont les "digests" de protéines, les extraits de viandes, les acides aminés et les graisses animales. Ce sont les arômes naturels utilisés en enrobage sur les croquettes ou mélangés dans les boîtes pour encourager l'appétit des chats. Contrairement aux chiens, les chats ne sont pas sensibles au goût sucré.

L'odeur de l'aliment a beaucoup d'importance pour les chats et ceux-ci passent beaucoup de temps à sentir leur nourriture avant de la manger. L'encombrement des cavités nasales lors de rhume peut expliquer une franche diminution de la consommation. La texture (dureté, croquant...) de l'aliment est aussi importante pour les chats. Contrairement au chien, le chat aura tendance à mâcher son aliment plutôt qu'à l'engloutir. Les chats sont indifférents à la couleur de leur aliment.

La prise d'aliment par les chatons sera influencée par leur mère par mimétisme. C'est au moment du sevrage que le chaton développera ses préférences pour certains goûts, odeurs et texture. Il est donc important d'exposer les chatons dès le sevrage aux types d'aliments que l'on veut lui faire ingérer dans le futur.

Le refus de l'aliment

Si le chat refuse l'aliment le problème peut être :

1 le chat lui-même : chat difficile, maladie, stress (nouvelle maison, arrivé d'un autre chat...)

2 l'environnement : trop bruyant, trop chaud, trop sale, mauvaises odeurs

3 l'aliment : aliments oxydés (rances), moisissures, ainsi que texture, variété, goût auquel le chat n'est pas habitué.

Le recours à une alimentation ménagère est toujours possible, en suivant une démarche rigoureuse .

Quels aliments choisir pour chaque chat ?


Comme nous l'avons vu plus haut, tous les chats ont besoin de régimes riches en protéines de bonne qualité, de préférence des protéines animales et de tous les autres nutriments (matières grasses, minéraux, vitamines, oligo-éléments) en proportion équilibrée. La différence principale se fera au niveau de l'apport énergétique et donc de matières grasses sachant que plus un aliment est dense en énergie plus il sera concentré en nutriment. L'utilisation d'aliments "haute-nutrition" garantit une assimilation optimale des nutriments et la qualité des matières premières.

Animaux à l'entretien

Pour les chats à l'entretien en bonne condition, il est recommandé d'offrir un aliment sec "haute-nutrition" modéré en énergie et donc en matières grasses (12-14 % matières grasses), ceci afin d'éviter une consommation excessive de calories et l'obésité.Pour les chats à l'entretien qui ont tendance à l'embonpoint, et particulièrement les chats castrés, il est recommandé d'offrir un aliment sec "haute-nutrition" réduit en matières grasses (autour de 10 % de matières grasses) et enrichi en fibres pour satisfaire l'appétit de l'animal tout en minimisant la consommation de calories.

Pour les chats maigres, difficiles ou sensibles du tube digestif, il est recommandé d'offrir un aliment sec "haute-nutrition" plus riche en matières grasses (± 20 - 25 % matières grasses). Cet aliment convient aussi parfaitement pour la préparation aux expositions grâce à une plus grande richesse en acides gras essentiels et l'utilisation d'autres huiles végétales comme celle de bourrache. Pour un effet optimal sur le pelage, l'aliment doit être distribué 3 à 4 semaines avant l'exposition. Il est important de bien adapter les rations de cet aliment à la condition corporelle de l'animal pour éviter les risques d'obésité.

Pour tous les chats à l'entretien, il est recommandé d'offrir un aliment qui favorise une urine acide et contient des concentrations modérées de magnésium pour minimiser les risques de calcul urinaire à struvite (voir le syndrome urologique félin à la fin de ce chapitre).

Ration Ménagère Pour Un Chat De 3 Kg Adulte, non castré, modérément actif.

- 70 g de viande rouge à 5 % MG ou de viande blanche ou poisson maigre (cabillaud, merlan)

- 30 g de légumes verts (haricots verts, carottes)

- 70 g de riz blanc très cuit

- 1 cuil. à café d'huile de soja un jour/2

- 3 g. soit une petite cuil. à café d'un A.M.V (A.M.V. = aliment minéral vitaminé)

Ca/p = 2 contenant 15,5 % Ca

Cette ration doit être mélangée, de manière à éviter le tri.

Chatte en reproduction

Les chattes en reproduction ont des besoins très importants en énergie et en nutriments, particulièrement pendant la lactation. Il est donc recommandé de distribuer des aliments riches en matières grasses (au moins 20 % de matières grasses et 4 200 kcal/kg) et en nutriments dès le début de la gestation. Des études ont montré que ces aliments amélioraient la prolificité des femelles, entraînaient des chatons plus costauds à la naissance et une mortalité néonatale plus faible. Les besoins en nutriments des chattes en gestation et en lactation sont similaires à ceux recommandés pour la croissance. Les aliments formulés pour la croissance conviennent donc parfaitement aux chattes en gestation et en lactation.

Rationnement ménager de la chatte en gestation/lactation

Jusqu'à la 5e semaine de gestation, l'alimentation de la chatte reste identique à l'alimentation d'un chat adulte à l'entretien. L'appétit peut être légèrement augmenté.

En fin de gestation, les besoins nutritionnels de la chatte s'élèvent (jusqu'à 100 kcalEM/kg de poids corporel), alors que son appétit est de plus en plus réduit en raison de la place occupée par l'utérus, qui comprime l'abdomen et donc l'estomac.

Elle doit alors recevoir un aliment dense en énergie, afin d'avoir à en consommer quantitativement moins, riche en protéines (ratio prodito-calorique > 80 g protéines/McalEM) et en acides gras essentiels, et équilibré en minéraux et vitamines.

Un aliment industriel apporte simplicité de distribution et sécurité des apports. Néanmoins, pour les inconditionnels de l'alimentation ménagère, ou pour des chattes n'acceptant pas d'autre type d'alimentation, il est possible de distribuer une ration équilibrée, à condition de s'assurer qu'elle est consommée en totalité, sans tri.

Exemple de ration pour une chatte de 4 kg, en fin de gestation, par jour, à diviser en 3 repas.

150 g de viande à 15 % MG, ou de poisson gras (saumon)

50 g de légumes verts (haricots verts, carottes)

50 g de riz blanc très cuit

1 cuil. à café d'huile de soja

4 g soit une cuil. à café d'un A.M.V. *

présentant une ration Ca/P = 2, contenant 15,5 % de Ca

En lactation, les besoins nutritionnels de la chatte sont encore supérieurs, en particulier les besoins énergétiques, si élevés que l'animal ne peut consommer suffisamment, au moins au début de la lactation, et va donc maigrir, utilisant les réserves constituées durant la gestation. Une alimentation ménagère est néanmoins possible, à condition, là encore, de veiller à l'équilibre de la ration. La ration doit être bien mélangée, voire mixée, afin que la chatte, même si elle n'en ingère pas la totalité, ingère un aliment équilibré.

Exemple de ration pour une chatte de 3 kg, en lactation, par jour, à diviser en au moins 3 repas.

1 blanc d'oeuf cuit

300 g de viande à 15 % MG, ou de poisson gras (saumon)

40 g de légumes verts (haricots verts, carottes)

40 g de riz blanc très cuit

2 cuil. à café d'un A.M.V.* présentant une ration Ca/P = 2, contenant 15,5 % de Ca

Chaton

L'alimentation des chatons depuis la naissance jusqu'au sevrage est traitée en détail dans la partie consacrée à l'élévage. Un aliment sec "haute nutrition", spécialement formulé pour la croissance, qui contient au moins 20 % de matières grasses et apporte tous les nutriments dont ils ont besoin, est recommandé pendant la première année de la vie pour garantir un développement harmonieux. La taille des croquettes et leur capacité à se réhydrater sont aussi importantes pour faciliter la prise d'aliment par les chatons.