zoo cosmetologie
Les bases de la Zoo Cosmétologie
Bagage scientifique complet pour mieux comprendre les shampoings pour chien
Caractéristiques générales des shampooings pour chiens
Les shampooings sont des préparations le plus souvent liquides mais pouvant également se présenter sous la forme de gels, de crèmes, de mousse, de poudres, qui sont destinées à nettoyer le pelage de l’animal (le cuir chevelu et les cheveux chez l’Homme). Les salissures proviennent des corps gras sécrétés par les glandes sébacées, des résidus kératinisés résultant de la desquamation, des résidus organiques et minéraux provenant de la gueule de l’animal lors du léchage, des poussières provenant de l’air ambiant, des microorganismes. Il leur est également demandé d’embellir le pelage. De plus, ils doivent pouvoir traiter la surface du poil, grâce à des substances qui se fixent à la surface du poil.
Les shampooings doivent posséder les propriétés suivantes (6) :
• être acides (minimum pH=5,2) ou proches de la neutralité (maximum pH=7,5),
mais surtout pas alcalins, afin de ne pas altérer la kératine et de ne pas perturber
le pH de l’épiderme,
• avoir un pouvoir détergent pas trop important afin de ne pas ‘délipider’ à
l’excès le pelage : le sébum participe, en tant que composant majeur du film
lipidique, à la protection de la peau contre la déshydratation et est garant de la
souplesse du poil. Un pouvoir détergent trop important provoquerait alors
l’entretien ou l’aggravation de la séborrhée par un phénomène rebond ;
• être bien tolérés,
• posséder une bonne stabilité physico-chimique,
• se conserver parfaitement,
• être faciles d’application,
• former une mousse onctueuse (aspect psychologique de
l’efficacité du produit),
• se rincer facilement et rapidement,
• permettre un brossage facile du poil mouillé (chiens à poils longs),
• donner de la brillance,
• avoir un parfum agréable pour l’animal et pour le maître,
• être économiques,
• compenser, ou du moins ne pas aggraver les déséquilibres de la peau et/ou du
pelage résultant d’agressions diverses, internes ou externes (cas des
shampooings traitants).
L’entretien du pelage repose sur certaines règles et doit être adapté au cas de
chacun, c'est-à-dire au type de poils mais aussi aux conditions de vie. Il est certain que la vie
citadine et les diverses pollutions qu’elle entraîne imposent un entretien plus intense.
Le lavage doit, quel que soit la race de l’animal, être pratiqué régulièrement. La
fréquence peut atteindre une fois tous les 5 jours mais elle dépend surtout du type de
shampooing employé.
Tout shampooing doit être complété systématiquement par l’application de solutions
émollientes dont les buts sont de rétablir l’hydratation superficielle et d’adoucir la peau. Ces
émollients permettront de redonner de la brillance à un pelage terne.
Composition des shampoings
La mise au point d’un shampooing résulte d’un judicieux équilibre entre la base
lavante, formée de l’association de plusieurs tensioactifs, qui constitue le cœur de la formule,
et tous les autres composants (stabilisateurs de mousse, épaississants, nacrants et opacifiants,
adoucissants et surgraissants, séquestrants, correcteurs de pH, conservateurs, parfums et
colorants, substances « actives »), qui lui confèrent ses qualités physiques et « cosmétiques »
et peuvent, selon les besoins, en modifier les performances.
Base lavante : association de plusieurs tensioactifs
Doués de propriétés mouillantes, détergentes, solubilisantes, dispersantes,
émulsionnantes et généralement moussantes, les tensioactifs représentent les constituants
principaux d’un shampooing, en quelque sorte, sa « matière active ». Ils représentent en
moyenne, en solution, 15 à 30 % (poids ou volume) de la formule.
PRINCIPE D’ACTION :
Ils favorisent l’étalement de l’eau à la surface de la peau et des poils, décollent les
salissures, les émulsionnent, qu’elles soient hydrophiles ou lipophiles, et enfin, en facilitent
l’élimination par le rinçage.
Remarque : leur pouvoir moussant, qui n’est en rien lié à leurs capacités détergentes,
permet cependant de suivre le processus de lavage. Toujours synonyme d’efficacité dans
l’esprit du consommateur, la présence de mousse est pour lui nécessaire et les shampooings
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ne moussant pas ou peu, même s’ils sont tout aussi efficaces, se voient délaissés, car moins
agréables d’utilisation.
Ce sont des substances qui possèdent le pouvoir de modifier les propriétés de surface
des corps à l’interface desquels ils sont placés, grâce à leur structure amphiphile comportant
une partie hydrophile et une partie lipophile.
Les tensioactifs peuvent être d’origine naturelle (lécithines, stérols, saponines :
extraites du bois de Panama (Quillaya saponaria, Rosaceae) ou de la saponaire (Saponaria
officinalis, Caryophyllacea)). Les saponines végétales connaissent un regain d’intérêt.
Excellents détergents (pas trop agressifs), elles ne laissent pas de résidus sur la peau et ne
provoquent aucune séborrhée réactionnelle, ce qui permet leur usage intensif. On peut
toutefois leur reprocher leur caractère peu moussant.
Mais les plus utilisés sont synthétiques.
Ces derniers sont classés en quatre grandes familles, selon leur mode d’ionisation dans
l’eau. On distingue ainsi :
• les anioniques, dont la partie hydrophile s’ionise avec formation d’une charge
négative ;
• les cationiques, qui s’ionisent avec formation d’une charge positive ;
• les amphotères, qui s’ionisent différemment selon le pH de la solution : en
milieu basique, ils présentent un caractère anionique et en milieu acide, un
caractère cationique ;
• les non ioniques, qui ne s’ionisent pas.
La formule d’un shampooing comporte toujours une association de plusieurs
tensioactifs de familles différentes car aucun agent de surface ne possède à lui seul toutes les
propriétés requises.
Les tensioactifs anioniques
Les tensioactifs anioniques sont très utilisés dans la formulation des shampooings dont
ils représentent généralement la base, à des taux variant de 10 à 30 %, le plus souvent
associés à un tensioactif amphotère (qui améliore leur pouvoir moussant en eau dure et leur
tolérance) et/ou non ionique.
Sont employés :
• les alkylsulfates : laurylsulfate de sodium, d’ammonium, de triéthanolamine,
d’isopropanolamine… . Une étude américaine portant sur 438
shampooings a montré que 24,4 % des shampooings contiennent du
laurylsulfate de sodium, 27,2 % du laurylsulfate d’ammonium et 22,4 % du
laurylsulfate de triéthanolamine ;
• les alkyléthersulfates : lauryléthersulfate de sodium, d’ammonium, de
triéthanolamine, laurylmyristyléthersulfate de sodium… . La même étude (12)
que précédemment a montré que 20,1 % des shampooings contiennent du
lauryléthersulfate de sodium ;
• les sulfonates : sulfosuccinates, sulfonamides d’acides gras, acyliséthionates,
alpha-oléphines sulfonates… ;
• les carboxylates : dérivés des aminoacides (acylsarcosinates, acylats de
collagène ou de diverses autres protéines de blé, d’avoine, de maïs, de soja…),
sels d’acides carboxyliques polyoxyéthylénés… .
Remarque : les savons ne sont plus utilisés dans les shampooings car, d’une part, ils
sont très alcalins, d’autre part, ils forment avec les ions calcium et magnésium, contenus en
quantité importante dans les eaux dures, des sels insolubles qui ternissent le pelage et le
rendent rêche et difficile à brosser (surtout chez les chiens à poils longs).
En général, les tensioactifs anioniques sont de bons détergents (ils possèdent une forte
affinité pour les salissures, chargées positivement ; par ailleurs, n’ayant aucune affinité pour
la kératine, chargée négativement, ils ne se redéposent pas sur le poil et sont parfaitement
éliminés au rinçage), de bons moussants (bien que leur pouvoir moussant se voit altéré en
présence d’eau calcaire) et sont peu onéreux ; ils sont sensibles au pH et présentent de
nombreuses incompatibilités avec les ‘surfactifs’ cationiques ; certains sont irritants et
laissent le poil trop sec et difficile à brosser.
Les sulfonates et les carboxylates possèdent pour leur part une très bonne tolérance.
Notre préférence va aux carboxylates et notamment, parmi eux, aux lipoaminoacides:
nettoyants très doux à caractère acidifiant, les lipoaminoacides (acides palmitocystiniques,
acides collagéniques…) entrent dans la composition de divers shampoings à usage intensif.
Outre leur caractère nettoyant, les lipoaminoacides présentent les propriétés suivantes :
o normalisation du pH cutané, en améliorant le pouvoir tampon,
o propriété moussante importante,
o aucune séborrhée réactionnelle. Certains shampooings entraînent après
usage une exacerbation du fonctionnement des glandes sébacées : c’est
ce que l’on appelle une séborrhée réactionnelle. D’une manière
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générale, plus le chien est lavé avec ce type de shampooing, plus vite la
peau devient grasse ;
o dépôt d’un film lipoprotidique, qui subsiste après rinçage.
Tensioactifs cationiques
Très substantifs pour la kératine (car chargés positivement), ils possèdent des
propriétés bactériostatiques et fongistatiques mises à profit dans les formules
antisquameuses. Leur affinité pour le poil les fait cependant essentiellement utiliser comme
conditionneurs et filmogènes : ils sont ainsi présentés comme gainants et démêlants. Ils
permettent de lisser la cuticule du poil (en restant sous forme de film sur le poil, ils referment
les écailles ou les empêchent de s’écarter), rendant à celui-ci sa douceur et sa brillance et
facilitent le brossage. Toutefois, cette affinité pour le poil les rend difficiles à éliminer.
Sont notamment utilisés :
• les sels d’ammonium quaternaire :
o à chaîne courte : chlorure de benzalkonium, chlorure de
cétylpyridinium, chlorure de céthyltriméthylammonium, chlorure de
diméthylphénylammonium… ;
o à chaîne longue : quaterniums, polyquaterniums… ; plus on augmente la
longueur de la ‘chaîne grasse’, plus on obtient un effet « douceur ».
L’étude américaine (12) a montré que 18,3 % des shampooings
contiennent du quaternium-15 et 12,6 % contiennent du quaternium-19 ;
• les sels d’amines : chlorhydrate d’octadécylamine…, etc.
Ils sont utilisés dans des proportions allant de 5 à 10 %, généralement associés à des
surfactifs amphotères et non ioniques, notamment dans certains shampooings traitants
(antisquameux).
Beaucoup sont irritants, voire agressifs et décapants ; ce sont par ailleurs de mauvais
détergents (car chargés positivement comme les salissures) et de mauvais moussants : ils ne
constituent donc pas dans un shampooing l’agent lavant mais contribuent à améliorer la
surface du poil. Ils sont sensibles au pH et sont incompatibles avec les tensioactifs
anioniques. Toutefois les polymères cationiques ont apporté dans ce domaine une
amélioration notable : leur structure particulière et les faibles concentrations utilisés (0,5 à
1%) permettent de les associer aux anioniques.
Les tensioactifs amphotères
Encore appelés ampholytes, ils possèdent la particularité de se comporter différemment
selon le pH de la solution : en dessous de leur point isoélectrique, c'est-à-dire à pH plus
acide, ils sont cationiques et compatibles avec les cationiques ; au dessus, à pH plus alcalin,
ils sont anioniques et compatibles avec les anioniques. A leur point isoélectrique, ils sont à la
fois porteurs de charges positives et négatives et sont donc compatibles avec tous les autres
tensioactifs.
Parmi les plus utilisés, on note :
• les dérivés de la bétaïne :
o alkylbétaïnes (laurylbétaïne, cocobétaïne…),
o alkylamidobétaïnes (laurylamidobétaïne…),
o alkylamidopropylbétaïnes (laurylamidopropylbétaïne,
cocoamidopropylbétaïne…),
o sulfobétaïnes (laurylhydroxysulfobétaïne,
laurylamidohydroxysulfobétaïne…) ;
• les dérivés de l’imidazoline :
o alkylamphoacétates (cocoamphodiacétate disodique…),
o alkylpolyaminocarboxylates (carboxyméthyl coco polypropylamine de
sodium, carboxyméthyl oléyl polypropylamine de sodium) ;
• les alkylpolypeptides : obtenus par action d’un chlorure d’acide sur des
hydrolysats de protéines ou des acides aminés
(alkylamidopropyldiméthylamino polypeptide…).
Ils sont peu irritants, possèdent un bon pouvoir moussant et détergent, sont stables et
possèdent un léger pouvoir conditionneur.
Le prix de revient est relativement élevé. On les utilise généralement à des taux de
l’ordre de 5 à 15 %.
Ils sont fréquemment associés aux anioniques dont ils améliorent le pouvoir moussant
en eau dure et la tolérance, cutanée et oculaire. Ils sont très utilisés également dans les
shampooings pour usage fréquent (ainsi que les shampooings pour bébé chez l’Homme).
Les tensioactifs non ioniques
Ce sont de bons solubilisants, émulsionnants, mouillants et dispersants. Leurs
performances moussantes sont généralement limitées, ils sont faiblement détergents et ils ne
sont pas substantifs pour la kératine.
Parmi les plus utilisés :
• les esters de polyoxyéthylèneglycols (stéarate de PEG…),
• les esters de sorbitanne, de sorbitanne polyoxyéthylénés (polysorbates),
• les esters de saccharose ou sucro-esters (distéarate de saccharose,
monodistéarate de saccharose, monopalmitate de saccharose…),
• les alkylpolyglucosides (décylglucoside, laurylglucoside…),
• les amides d’acides gras : (monoéthanolamides, diéthanolamides,
isopropanolamides d’acides gras). L’étude américaine (12) a montré que 42,2%
des shampooings contiennent du lauramide DEA et que 30,4 % contiennent du
cocamide DEA,
Relativement onéreux, ils sont généralement utilisés comme ‘surfactifs’ secondaires ou
‘co-surfactifs’.
Etant compatibles avec les autres tensioactifs, ils leur sont souvent associés (à raison de
5 à 15 %), ce qui permet d’en diminuer le taux ; actifs, quel que soit le pH, ils sont moins
irritants que les ‘surfactifs’ ioniques.
Ils améliorent les qualités des shampooings en présence de sels de calcium et facilitent
le rinçage. Associés aux cationiques, ils améliorent le pouvoir détergent du shampooing.
Les stabilisateurs de mousse
Symbole de propreté, la mousse est l’une des caractéristiques des shampooings que les
utilisateurs apprécient le plus, la croyant d’ailleurs inhérente à leur efficacité, ce qui n’est pas
vrai. Ceci étant, la mousse permet cependant de suivre le processus de lavage, un pelage
sale, riche en sébum, faisant diminuer la mousse de façon importante.
Ses qualités s’apprécient selon différents critères, notamment sa vitesse de formation,
son développement, sa densité, sa viscosité, la taille des bulles, sa stabilité, sa facilité
d’élimination. Elles sont fortement influencées par la structure des tensioactifs choisis.
L’addition de stabilisateurs de mousse permet d’en améliorer la tenue et l’onctuosité.
Ils jouent également souvent le rôle de ‘surgraissants’ et d’adoucissants.
On utilise pour cela certains tensioactifs non ioniques tels les amides d’acides gras :
monoéthanolamides, diéthanolamides, isopropanolamides d’acides gras, notamment de
coprah, mais également certains amphotères et polymères, à des taux de l’ordre de 3 à 4 %.
Les épaississants
Ils permettent d’augmenter la viscosité du shampooing afin d’en faciliter l’application.
Ils modifient également la texture, l’aspect et le toucher du produit. On les emploie
généralement à des concentrations variant de 2 à 10 %. Ils sont choisis non seulement en
fonction des paramètres décrits ci-dessus, mais également selon des critères techniques :
compatibilités, notamment avec les tensioactifs retenus, pH d’utilisation, pouvoir de tenue en
suspension, capacité d’éviter la redéposition des salissures, etc.
Selon le cas, ils peuvent être :
• des électrolytes : chlorure de sodium, de magnésium, d’ammonium, sulfate
d’ammonium… ;
• des polysaccharides d’origine naturelle : gommes guar, adragante, xanthane,
alginates, carraghénates… ;
• des dérivés de la cellulose : méthylcellulose, hydroxyéthyl ou
hydroxyméthylcellulose, carboxyméthylcellulose… . L’étude américaine (12) a
montré que 18,7 % des shampooings contiennent de
l’hydroxypropylméthylcellulose ;
• des polymères carboxyvinyliques ;
• des alcools polyvinyliques et les polyvinylpyrrolidones ;
• des alcanolamides (amides d’acides gras) : monoéthanolamides,
diéthanolamides, isopropanolamides d’acides gras… .
Les nacrants et les opacifiants
Ils modifient l’aspect des shampooings, leur donnant une apparence plus crémeuse et
un coté précieux qui contribue à établir ou à renforcer l’image du produit. Le nacrage peut
également permettre de masquer un trouble provoqué par certains composants de la formule.
Cet effet nacré est provoqué par des substances d’aspect cireux qui sont dispersées
dans les tensioactifs et dont les particules, qui se présentent sous forme de paillettes ou de
cristaux, réfléchissent la lumière.
Ce sont surtout des alcools gras tels que l’alcool cétylique, l’alcool stéarylique, des
alcanolamides d’acides gras, des monoesters ou des diesters d’éthylène glycol… qui sont
utilisés. Ils jouent souvent en plus un rôle d’adoucissants. Ils sont ajoutés à une
concentration de l’ordre de 1 %.
Les adoucissants et les surgraissants
Leur rôle est de faciliter le brossage après le shampooing, de donner aux poils brillance
et douceur (ce qui n’est pas recommandé pour les chiens à poils durs).
On utilise :
• des dérivés d’acides gras : alcools ou esters gras,
• la lanoline et ses dérivés : alcool de lanoline, dérivés acétylés, lanoline
oxyéthylénée…,
• des huiles végétales : sésame, germe de blé, maïs, calophyllum…,
• des huiles animales : vison…,
• des cires végétales : jojoba…,
• des humectants : glycérol, sorbitol, propylèneglycol. L’étude américaine (12) a
montré que 21,9 % des shampooings contiennent du propylèneglycol ;
• des hydrolysats de protéines La même étude (12) a montré que 37,9 % des
shampooings contiennent des protéines animales hydrolysées.),
• des polymères cationiques,
• des lécithines et leurs dérivés.
Leur concentration varie aux environs de 1 à 5 %.
Les séquestrants
Ajoutés à des taux voisins de 0,1 %, ils complexent les ions calcium et magnésium
présents dans les eaux de rinçage afin d’empêcher la formation de sels insolubles qui altèrent
la qualité de la mousse et ternissent le poil. Les plus couramment employés sont les sels de
l’acide éthylènediaminotétracétique (EDTA) ou l’hexamétaphosphate de sodium.
Les correcteurs de pH
La peau fait partie intégrante du système immunitaire, parce qu’elle contient de façon
constante des éléments propres au système immunitaire (macrophages, lymphocytes, …),
mais aussi parce que ses propres cellules sont capables de participer activement au
développement des réactions inflammatoires.
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Les conservateurs
Leur rôle est d’inhiber le développement des bactéries et des levures et d’éviter les
fermentations. Les plus utilisés sont les esters de l’acide parahydroxybenzoïque (parabens),
l’acide sorbique, l’imidazolidinylurée, le phénoxyéthanol, les méthylisothiazolinones et
méthylchloroisothiazolinone (l’étude américaine (12) a montré que 54,8 % des shampooings
contiennent du méthylparaben et 35,6 % du propylparaben). Ils sont généralement utilisés en
associations prédéfinies, de manière à couvrir un spectre d’activité le plus large possible
ainsi qu’une échelle de pH importante. Ils sont ajoutés à des concentrations voisines de
0,1%, mais ils doivent être judicieusement choisis car beaucoup d’entre eux peuvent être
inactivés par les ‘surfactifs’.
Les antioxydants (tocophérols, …) ne sont utilisés que si la formule renferme des
lipides facilement oxydables.
Les parfums et les colorants
Ils donnent au shampooing son caractère, tant sur le plan olfactif que visuel, lui
conférant une odeur et un aspect agréables. L’aspect concerne uniquement le propriétaire
alors que l’odeur touche à la fois le propriétaire et le chien. Agréable au nez du propriétaire,
le parfum doit être accepté par l’animal ; c’est pour cela que nous éviterons tous les parfums
d’écorces d’agrumes (citron, orange) forts agréables pour le propriétaire mais répulsifs pour
l’animal. Nous disposons de très peu d’informations concernant les odeurs appréciées des
chiens. Les industriels qui utilisent ces substances en garde le secret pour des raisons
commerciales.
Leur choix est fonction non seulement de leurs critères qualitatifs et de leur stabilité,
mais ils doivent également préserver la stabilité de la base dans laquelle ils sont incorporés
ainsi que ses caractéristiques physicochimiques : viscosité, solubilité, pH. Leur compatibilité
avec les autres constituants, y compris avec le conditionnement, est très sérieusement prise
en compte. Les parfums sont le plus souvent solubilisés grâce à la présence des tensioactifs.
Ils sont utilisés à des concentrations de l’ordre de 0,1 %.
Les substances actives : kératolytiques, kératorégulateurs et anti-séborrhéiques.
Ces substances actives sont ajoutées aux formules pour leur conférer des propriétés
spécifiques. Elles sont particulièrement nombreuses et on les regroupe en plusieurs sousgroupes :
• les agents kératolytiques : ils réduisent l’épaisseur de la couche cornée et
éliminent les squames, ce qui est particulièrement intéressant lors de troubles de
la kératinisation (séborrhées). L’acide salicylique est un kératolytique majeur
qui agit par abaissement du pH et augmentation de la quantité d’eau absorbable
par la kératine : la couche cornée se ramollit et s’élimine facilement. Il est
fréquemment associé au soufre, car il y a une synergie de leurs actions. Il est de
plus bactériostatique.
• les agents kératorégulateurs : ils réduisent le rythme de division des cellules
germinatives de la couche basale lors de l’accélération excessive de leur
renouvellement. Le goudron de houille purifié (Coaltar) est le chef de file des
kératorégulateurs, et le plus utilisé en dermatologie vétérinaire, mais il présente
l’inconvénient majeur d’être trop agressif et de provoquer des séborrhées
rebonds. Son utilisation est interdite chez l’Homme par la législation
européenne depuis le 30 juin 1999 car il contient des hydrocarbures
aromatiques polycycliques (dont le benzopyrène), reconnus carcinogènes
génotoxiques, en teneurs très importantes, qu’il soit brut ou raffiné. Des
goudrons à faible teneur en benzopyrène sont mis au point pour le remplacer. Il
existe le goudron de Cade ainsi que l’Ichtyol : ce dernier est utilisé comme
agent kératorégulateur en dermatologie humaine et du fait de sa très grande
tolérance, il peut être utilisé chez le chien contre les séborrhées sèches ou
grasses.
• les agents anti-séborrhéiques : ils diminuent la production sébacée et
secondairement l’encombrement du canal du poil. Le soufre est classé comme
anti-séborrhéique. On considère actuellement que son activité anti-séborrhéique
est réelle mais mal expliquée. Son usage fréquent doit être réservé aux cas de
séborrhée grasse car il peut provoquer des irritations et des sécrétions sébacées
rebonds.
Les shampooings traitants
On a entre autres :
• les shampooings antiséborrhéiques : les caractéristiques et les besoins des
pelages gras orientent la formulation de ces shampooings vers :
o une action détergente efficace mais douce (amphotères et non ioniques,
notamment dérivés des polyglycols [qui permettent de ralentir le
regraissage], extraits de Quillaya riche en saponines…) afin d’éliminer
le sébum en excédent sans pour autant entraîner une délipidation
excessive qui pourrait être source d’une séborrhée réactionnelle, et sans
irriter d’avantage la peau,
o l’incorporation de substances destinées à réguler le flux séborrhéique, à
freiner sa migration sur le pelage (huile essentielle de cèdre, acides
aminés soufrés, extraits végétaux divers [ortie…], vitamine B6,
astringents, agents sébophobes…) et à assainir la peau de manière à
éviter une prolifération microbienne trop importante (huiles essentielles
antiseptiques…),
o une fonction absorbante du sébum (argiles…).
• les shampooings antisquameux (antipelliculaire) : pour éliminer les squames
et éviter ou limiter leur réapparition, les formules des shampooings doivent
comporter :
o une base détergente douce mais suffisamment efficace pour éliminer les
squames adhérentes et d’une totale innocuité pour la peau qui est déjà
très perturbée,
o des bactéricides et des fongicides pour limiter la prolifération
microbienne (piroctone olamine, zinc pyrithione, dérivés
undécyléniques, antiseptiques divers dont ammoniums quaternaires…),
o des actifs qui ralentissent le renouvellement des cellules
(kératoréducteurs : huile de cade, dérivés de l’ichtyol…) et qui
éliminent les squames (kératolytiques type acide salicylique…),
o des substances anti-inflammatoires et adoucissantes (Aloe Vera, extrait
de Camomille, colloïde d’avoine, …) pour calmer les démangeaisons
fréquemment associées à ces états.
Processus de fabrication
La fabrication se fait classiquement en trois étapes :
La première étape consiste à mélanger les constituants non solubles dans l’eau
(méthylparaben, propylparaben, huile de Jojoba) avec le propylène glycol.
La deuxième étape consiste à incorporer le mélange précèdent à l’eau purifiée
préalablement chauffée pour faciliter la dissolution, puis, après stabilisation du pH, à ajouter
les composés sensibles au pH (laurylsulfate d’ammonium).
Les substances volatiles, telles que les parfums, sont ajoutées une fois la température
retombée en dessous de 40° Celsius, ce qui constitue la troisième et dernière étape de la
fabrication.
La fabrication se fait classiquement en trois étapes :
La première étape consiste à mélanger les constituants non solubles dans l’eau
(méthylparaben, propylparaben, huile de Jojoba) avec le propylène glycol.
La deuxième étape consiste à incorporer le mélange précèdent à l’eau purifiée
préalablement chauffée pour faciliter la dissolution, puis, après stabilisation du pH, à ajouter
les composés sensibles au pH (laurylsulfate d’ammonium).
Les substances volatiles, telles que les parfums, sont ajoutées une fois la température
retombée en dessous de 40° Celsius, ce qui constitue la troisième et dernière étape de la
fabrication.