Il connaît la gloire en 1909, lorsqu’un marchand de fourrure inscrit un équipage de Huskies dans une course. Il termine troisième à la surprise générale, lui qui ne possédait que des chiens sans substance. Dès ce moment, de nombreux sujets sont importés de Sibérie. Des élevages voient le jour un peu partout.
Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, en 1925, un équipage de Huskies sauve la ville de Nome d’une épidémie de diphtérie. En effet, étant donné les conditions climatiques, seuls des traîneaux sont à même d’acheminer le sérum à bon port. Plus de mille kilomètres sont parcourus sous une violente tempête.
Ainsi, le chien Chukchi séduit à son tour le continent Nord américain. Les derniers sujets de race pure provenant de Sibérie sont acquis en 1930. Les amateurs de ces chiens comprennent rapidement que pour conserver les qualités originelles de ces chiens, il est nécessaire d'établir un standard. En 1930, l’American Kennel Club reconnaît la race. Le standard est rédigé en 1932. Sept ans plus tard, c’est au tour du Canada de reconnaître ce standard mais il faudra cependant attendre 1966 pour que la Fédération Cynologique Internationale entérine le principe d’identité de la race. Il faut dire que jusqu’à cette date, seules la Suisse et la Norvège ont accueilli la race en Europe.
C’est en 1972 que le premier Siberian Husky a été inscrit au Livre des Origines Français : Kolyam du Patis du Roy. Le premier champion de France de Conformité au Standard fut Prince Mitya en 1974. La même année, B’amarok devenait le premier champion de travail en France.
Malheureusement, le Siberian Husky est l’exemple même du chien « pourri « par le phénomène de mode. Notre nordique a toujours été un chien de meute, sélectionné pour le travail uniquement. Malheureusement, le succès qu’il remporte dans les années 80/90 révèle le Siberian Husky sous un autre visage.
Période d’inadaptation
Tout d’abord, le phénomène de mode : il est clair que dès qu’une race de chien, mise sous les feux des projecteurs, attire un certain nombre d’éleveurs ou d’individus se prétendant tels, la pression médiatique est suffisamment forte pour que la demande dépasse l’offre. Aussi, sont produites toutes sortes de chiens, plus ou moins proches du standard. C’est reconnu, le comportement en pâtit aussi. Hélas, si le futur acquéreur ne souhaite pas se diriger vers un éleveur de la Société Centrale Canine (c’est-à-dire ne produisant que des chiens L.O.F.), il peut se préparer à de mauvaises surprises. C’est ainsi que l’on pouvait trouver il y a peu, des Siberians sans papier plus chers en animalerie que chez l’éleveur, avec pour désagréable manie d’être le client préféré des vétérinaires. Pour le caractère, il est clair que la pression du marché n’a pas sélectionné des individus équilibrés alors même que ces chiens étaient détournés de leur fonction première. Sélectionné pour ses capacités et son endurance au travail, pouvait-il s’adapter aux appartements sans conséquences néfastes ? Le Husky est l’exemple même de l’ignorance de futurs propriétaires qui choisissent une race pour son physique avant toute autre considération, comportementale entre autres. Dès lors, on ne s’étonne pas de le voir premier au hit parade des abandons en Ile de France. Les abandons viennent souvent de son tempérament fugueur et d’une certaine agressivité. Les Chukchis ne conservaient que les chiens les plus dynamiques et éveillés. Ils vivaient tous en meute. Ces critères ont été des qualités développées par les éleveurs jusque dans les années 90. Impossible donc d’adopter un Husky en ville si son maître n’est pas un sportif assidu.