Chiens : Shar Pei

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Quelle est l'origine du Shar Pei?

Tout cela ressemblait à une campagne de publicité parfaitement orchestrée. Il n’y a aucun doute que certains éleveurs de Hong-Kong ont réalisé des affaires extrêmement intéressantes. Mais il semble exagéré de prétendre que le shar peï est une race fabriquée récemment. Dans son paragraphe consacré à l’historique le standard de la race (description de l’idéal à rechercher) évoque “des marchands de chiens (qui) se mirent, par des croisements et par la consanguinité, à produire des chiens aux “lourdes rides”, “vers les années 70. Le même texte précise encore que “Hong-Kong est le premier et le seul lieu d’origine d’où le shar peï a été envoyé dans d’autres pays du monde”. Une phrase quelque peu sibylline !

La race est originaire de la région du Dialack, située aux environ de la ville de Canton, donc à peu de distance de Hong-Kong. Avant les années 60, elle était élevée par les ouvriers chinois pour servir à des combats de chiens.A partir de 1965, ses amateurs ont décidé d’abandonner les combats et de commencer sa sélection en vue de l’exposer dans des expositions canines — comme tous les pays qui ont fait partie de l’empire colonial britannique, Hong-Kong possède depuis l’entre-deux guerres un Kennel Club fonctionnant exactement comme son modèle anglais. Avant sa carrière de combattant, il a été connu dans le sud de la Chine, pendant deux siècles, comme chien de garde et de chasse. Des statuettes beaucoup plus anciennes attestent que le type shar peï n’est pas du tout une création moderne.

Arrivé en France fin 1981, son élevage a débuté en 1984. Il s’est depuis, considérablement développé, ces toutes dernières années marquant une stabilisation des effectifs.

Quel est le caractère du Shar Pei?

Il est classé dans le deuxième groupe, qui rassemble un grand nombre de cerbères. En fait, il est là avant tout pour sa morphologie de molosse et pas tant pour ses aptitudes de gardien. Bien dans sa peau, pas méfiant, calme et posé, il n'a pas le profil type du chien avertisseur ou du défenseur impitoyable de la propriété. D'ailleurs, il est en général très peu aboyeur. Pas du tout peureux, mais défendre un territoire, ce n'est tout à fait son truc, cela n'a pas empêché certains éleveurs de l'essayer avec succès au mordant.

L'agility paraît davantage dans ses cordes. Car en dépit de ses allures réfléchies, assez félines par certains côtés, il est capable de réflexes très rapides. Souvent confiné au rôle de chien d'appartement, il peut devenir avec un égal bonheur un vrai sportif.

Son standard le définit également comme un chien de chasse. Les sujets présents en Occident ne montrent pas un instinct de chasse développé : le risque est très faible qu'il fasse un carnage dans un poulailler ou qu'il cherche constamment à fuguer dans la campagne.

Le look très spectaculaire du shar-pei ne doit pas faire oublier le caractère formidable de ce chien. Si son aspect particulier lui a permis de se faire une place enviable dans la cynophilie en une décennie seulement, c’est certainement son caractère qui lui assurera la pérennité.

Tout d’abord, c’est le chien le plus propre qui soit. Le chiot est parfois propre avant l’âge de deux mois. De toutes façons, quand l’acquéreur prend son chien, il est assuré de ne jamais avoir à nettoyer un quelconque oubli. Le chiot ne se fera pas faute de réclamer s’il a oublié de le sortir.

Et puis, il n’aura jamais de problèmes de pleurs, même la première nuit. A peine installé dans la voiture au sortir de l’élevage, il est chez lui. Cette extraordinaire faculté d’adaptation lui permet de se trouver parfaitement à l’aise dans tous les milieux, en ville ou à la campagne, dans des familles avec ou sans enfants, qui ont la bougeotte ou casanières. De tempérament posé, il convient très bien comme chien d’appartement, s’il prend régulièrement un minimum d’exercice.

Cette adaptabilité lui permet également de savoir marcher en laisse au bout d’une demi-heure, comme s’il avait déjà fait cela toute sa vie. Cela ne veut pas dire qu’il n’a pas besoin d’éducation, bien au contraire. Comme caractère, il est à ranger parmi les dominants, les dominants-gentils, c’est-à-dire pas portés à l’agressivité. Mais il est impératif de lui faire connaître dès le départ tout ce qui est formellement interdit. Sinon, il n’en fera qu’à sa tête. C’est-à-dire qu’il pourra devenir turbulent ou capricieux.

Ce côté dominant peut s’exercer vis-à-vis des autres congénères, bien que son comportement se révèle très variable selon les individus. En promenade, il n’y a guère à se soucier, il ne se montre pas bagarreur a priori. La cohabitation avec un autre chien peut très bien ne poser aucun problème (surtout si l’autre est du sexe opposé) ou se révéler impossible. Mais est-ce fondamentalement différent avec la plupart des races ?

Comment toiletter rapidement et efficacement son Shar Pei?

Avec son poil ras et ses replis de peau .... Que n’a-t-on pas dit à ce propos ! Le Shar Pei se présente comme un chien facile d'entretien !

Sauf si le chien est affecté de démodécie, forme de gale dont le traitement impose un entretien très astreignant. C’est un sujet un peu tabou dans le milieu de l’élevage du shar peï, bien qu’il soit indiscutable que cette affection ait nettement régressé ces dernières années. Une récente étude vétérinaire à ce sujet indique que la race n’est pas forcément plus affectée que les autres. Il peut s’agir également d’autres affections, comme d’allergie aux piqûres de puces.

Il faut également surveiller les yeux, surtout s’il s’agit d’un sujet à “plis lourds” et les oreilles, souvent sales, mais qui ne font en général que très peu d’otites. Au total, le shar peï apparaît comme un chien tout à fait normal et non le monstre qu’on s’est prêté à stigmatiser.

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Le Shar Pei a-t-il une bonne santé?

Nous avons aujourd’hui suffisamment de recul pour apprécier d’une manière plus réaliste le capital santé de la race. Il apparaît aujourd’hui comme un chien robuste capable de vivre une douzaine d’années sans problèmes majeurs. Chez les sujets à plis lourds tels qu’ils sont recherchés actuellement, on ne peut nier une certaine propension à l’entropion, enroulement des paupières qui peut se traduire finalement par une kératite. En fait, dans les lignées à plis lourds, un chiot sur trois environ peut potentiellement présenter des problèmes d’enroulement de paupières. Tous loin de là ne vont d’ailleurs pas se traduire par une opération, relativement bénigne — mais d’un coût très varié selon les vétérinaires. Certains éleveurs font d’ailleurs opérer les chiots avant de les céder. Fréquemment, le problème se résout tout seul, le chien arrivant à soulever ses paupières. Il ne faut donc pas exagérer le problème, qui n’affecte pas, bien sûr les sujets à petits plis, dits parfois “en tôle ondulée”.

La gale démodécique, une des affections classiques chez ce chien, comme nous l’avons déjà signalé, a franchement régressé ces dernières années. Comme le club de race a pris en main l’éradication de la dysplasie de la hanche en exigeant des radios où n’apparaît aucun symptôme de tous les reproducteurs qu’il recommande, on peut affirmer en toute honnêteté que le shar peï peut être un chien sans histoires.